En gros
Qu'est-ce qu'une fierté ?
C’est un événement militant périodique (parade, marche, rassemblement, festival, programme culturel), ouvert au grand public, produit par un groupe de Fierté, et organisé pour mettre en lumière les réalités des personnes mises en cause à cause de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. La fierté est une performance de visibilité, et c'est à travers la visibilité que sont déconstruits les préjugés, les mythes et les mensonges.Qu'est-ce que la fierté de Beyrouth ou la Beirut Pride ?
Il s’agit d’un rassemblement militant où les demandes sont exprimées par des discours, des communiqués, des manifestations culturelles et des activités festives. La Beirut Pride est une attitude positive contre la haine et la discrimination basées sur la diversité sexuelle et de genre. Elle se déroule sur plusieurs jours et se base sur les industries créatives qui reflètent et qui communiquent sur le dossier LGBTIQ + au Liban.Quel est l’impact de la fierté de Beyrouth ou la Beirut Pride ?
Elle attire l'attention sur les problèmes rencontrés par les personnes en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre ; elle programme une série d'événements et d'activités qui apportent de la visibilité ; elle sensibilise ; elle déconstruit la haine et les préjugés et favorise l'égalité sociale.
Où se déroule la fierté de Beyrouth ou la Beirut Pride ?
La fierté de Beyrouth ou la Beirut Pride se déroule dans plusieurs espaces, principalement à Beyrouth, à l’instar de centres culturels, de restaurants, de bars et de clubs.
Quelles activités sont au programme ?
La fierté de Beyrouth ou la Beirut Pride présente une série de plusieurs événements à l’instar d’une activité d’ouverture, des ateliers, des tables rondes sur la santé mentale, la santé sexuelle, le VIH et les infections sexuellement transmissibles, des lectures théâtrales, des projections de films, des concerts, des soirées, etc. Des organisations, des institutions et représentations diplomatiques proposent des événements autour de la diversité sexuelle et de genre. Une marche est prévue suite à l’obtention des permis de la ville.
Quelles langues les activités de la fierté de Beyrouth ou de la Beirut Pride parlent-elles ?
Sauf indication contraire sur la page de l'activité, tous les événements de la fierté de Beyrouth ou de la Beirut Pride se déroulent en arabe. La plupart des participants sont au moins bilingues et peuvent aider à la traduction. N'hésitez pas à nous contacter si vous avez une demande spécifique.
Qui peut participer à ces événements ?
Tous les événements de la fierté de Beyrouth ou de la Beirut Pride sont ouverts au public, et des restrictions d'âge s'appliquent aux discothèques par exemple. Tous les participants ne s’identifient pas comme des personnes LGBTIQ+, et plusieurs parents ont déjà participé à des activités avec leurs enfants pour les éduquer aux différentes réalités des gens. Des membres de la famille, des amis, des employeurs, des employés, des étudiants et des enseignants assistent aux événements. Un code de conduite établit un ensemble de points que les participants sont invités à observer afin de rendre agréable la participation de tout le monde.
J’aimerais participer à la fierté de Beyrouth ou à la Beirut Pride, mais je ne peux pas me permettre d’être remarqué(e).
Sauf indication contraire, les activités de Beirut Pride sont ouvertes à tout le monde, et les gens souvent prennent des photos de l’événement où vous pourriez apparaître. À cette fin, nous demandons à tous les participants de s’abstenir de prendre des photos et des vidéos sans l’autorisation préalable des personnes qui y apparaissent, et de supprimer les photos et les vidéos de leurs téléphones, de leurs appareils photo et des médias sociaux. Nous demandons également à la presse d'être accréditée avant de mener une interview ou de réaliser un reportage dans lequel des personnes apparaissent et sont mentionnées. Ces informations, et bien d’autres encore, sont explicitées dans le code de conduite qui établit un ensemble de points que les participants sont invités à observer afin de rendre agréable la participation de tout le monde. En cas de doute, de confusion ou d’incertitude, n'hésitez pas à parler aux organisateurs de l'événement et à nous contacter.
Est-ce que la fierté de Beyrouth ou la Beirut Pride est légale ? Un permis est-il obtenu ?
La fierté de Beyrouth ou la Beirut Pride a lieu dans des lieux publics, licenciés et légaux, tels que des centres culturels, des restaurants, des bars et des clubs. Aucune activité n’est promue si l’espace qui l’accueille n’a pas accepté de l’organiser et de signer un accord avec la fierté de Beyrouth ou la Beirut Pride. Aucun événement en plein air, tel qu'une marche, ne sera annoncé si les autorisations nécessaires ne sont pas obtenues de la ville et des autorités compétentes. Les avocats de la fierté de Beyrouth ou la Beirut Pride veillent à ce que toutes les activités soient légales et n'entrent pas en conflit avec les lois et les règlements en vigueur.
Que s’est-il passé lors de la fierté de Beyrouth ou la Beirut Pride de 2018 ?
La fierté de Beyrouth ou la Beirut Pride de 2018 était programmée du 12 au 20 mai. Plus de 2700 personnes ont assisté aux six événements qui se sont déroulés du 12 au 14 mai. Dans la soirée du lundi 14 mai, alors que les participants arrivaient au studio Zoukak pour assister à une lecture théâtrale, douze officiers représentant plusieurs agences sécuritaires sont descendus sur les lieux, demandant l’arrêt immédiat de la soirée, et interrogeant Hadi Damien, l'initiateur de Beirut Pride. Quelques minutes plus tard, deux officiers ont escorté Hadi au bureau de la Police des mœurs pour un interrogatoire supplémentaire. Après une nuit passée dans la salle de détention du poste de la police, Hadi a été interrogé le mardi 15 mai par le chef de la police des mœurs, en la présence de trois autres policiers. La descente de police était motivée par un programme faussement attibué à la fierté de Beyrouth, à la Beirut Pride, qui avait été envoyé la veille sur WhatsApp à de nombreux officiers des forces de l’ordre. Le programme, conçu par des homophobes parjurant les activités de la fierté de Beyrouth, de la Beirut Pride, mentionnait que les activités programmées touchaient à la débauche, à la prostitution, à la consommation de drogue et aux comportements illicites. Bien que le programme ait été prouvé faux, le procureur de Beyrouth a suspendu les activités programmées de la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, puis a libéré Hadi Damien, avant d’entamer contre lui, quelques semaines plus tard, des poursuites pénales pour organisation d’événements qui « incitent à la débauche ».
Est-ce que la fierté de Beyrouth ou la Beirut Pride est-elle sûre ? Comment éviter le même scénario de 2018 ?
En préparation de l'édition de 2019, la Fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, a multiplié ses réunions avec les responsables, et a tenu des rencontres de haut niveau avec les autorités religieuses, les formations politiques et les agences de sécurité (hauts responsables des forces de sécurité intérieure, de la sûreté générale et de la sécurité de l'État). Le but de ces réunions est de garder les voies de communication ouvertes, de permettre aux responsables de rencontrer les organisateurs de la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, de comprendre ce que représente la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, de se familiariser avec son programme, et de contacter directement les organisateurs en cas de besoin et de clarification, au lieu d’effectuer une descente de police. Ces réunions visent à désamorcer toute situation susceptible de se produire en cas de campagne de diffamation ou de diffusion de fausses informations. Des lettres officielles ont été adressées à la Présidence de la République, à la Présidence du Conseil des ministres, au Ministère de l'intérieur, au Ministère de la justice, au Gouverneur de Beyrouth, au Procureur de Beyrouth, au Procureur général, le procureur militaire, aux forces de sécurité intérieure, à la sécurité générale et à la sécurité de l'État afin de les informer des dates de la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, et de son champ d'application. Les lettres soulignent également la responsabilité des agences de sécurité dans la protection des participants à la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride. Tous les groupes participant à la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, sont également invités à contacter leurs élus et les autorités pour leur demander de s'assurer du soutien étatique constitutionnel nécessaire au bon déroulement des activités de la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride. De plus, le code de conduite de la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, établit un ensemble de points que les participants sont invités à observer afin de rendre agréable la participation de tout le monde.
Qui organise et finance la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride ?
La fierté de Beyrouth ou la Beirut Pride est organisée par des membres des industries créatives du Liban et des ONG locales. Elle s’autofinance.
La fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, de 2019
Quand se déroule la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, de 2019 ?
La fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, de 2019 se tiendra du samedi 28 septembre au dimanche 6 octobre.
Alors que la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, a eu lieu en 2017 et en 2018 autour de la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie, les prochaines éditions sont prévues à la fin de l'été pour accomoder un plus grand nombre de personnes.Que présente la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride ?
Le programme de la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, de 2019 est listé ici.Y auait-il une marche dans le cadre de la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, de 2019 ?
Depuis ses débuts en 2017, chaque édition de la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, prévoyait une marche publique, mais aucune ne s’est encore tenue. Il n'y a pas eu de marche en 2017 en raison de limites logistiques et de craintes sécuritaires exprimées par de nombreuses organisations. Il n'y a pas eu de marche en 2018 en raison de la suspension des activités de la fierté de Beyrouth, la Beirut Pride. Une communication est en cours avec les autorités compétentes pour obtenir un permis pour la marche de 2019.
À quoi ressemblerait la marche ?
La marche consisterait en un groupe de personnes marchant ensemble dans le but d'attirer de la visibilité et de sensibiliser l’opinion publique au sujet des personnes dont les réalités sont mises au défi en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. Il n'y aura pas de flottes ou de véhicules.
Alors, une marche de la Fierté de Beyrouth, de la Beirut Pride, ne ressemblera pas aux grandes parades en Europe et aux États-Unis ?
Non, car chaque événement est singulier. Chaque marche est spécifique aux personnes qui y participent et à la ville où elle se déroule. Compte tenu de l'engouement des résidents du Liban et de la fête continuellement célébrée, les marches à venir à Beyrouth promettent d'être une exaltation de joie, de musique et de couleurs !
Pouvons-nous parler de « Fierté de Beyrouth », de la “Beirut Pride”, s'il n'y a pas de marche ?
Oui. Les manifestations et les émeutes contre la brutalité de la police face aux personnes LGBTIQ+ ont évolué en marches, qui, à leur tour, ont évolué en parades. Aujourd'hui, la parade est devenue la plus grande attraction au programme des Fiertés, des Prides, dans le monde, mais la marche, la parade, ne réduit pas en elle l’ensemble des activités programmées. Cette peformance publique de visibilité porte une dimension spectaculaire qui célèbre les accomplissements et les avancées du dossier LGBTIQ+ tout en dénonçant les multiples défis et discriminations qui restent et en œuvrant pour les dépasser. Il s’agit d’une attitude positive contre la haine et la discrimination qui rassemble les gens pour affirmation de soi et autonomisation.
Pourquoi la Fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, chercherait-elle à organiser une marche ?
La marche est une peformance publique de visibilité qui sensibilise aux personnes victimes de discrimination, d'abus, de harcèlement et de criminalisation à cause de leur sexualité et/ou de leur identité de genre. La marche rassemble des gens qui expriment leurs préoccupations et qui affichent leurs revendications. C’est l’une des voies sur le chemin de l’amélioration de la vie des gens.
Quelles sont les demandes de la Fierté de Beyrouth, de la Beirut Pride ?
Les demandes militantes de la Fierté de Beyrouth, de la Beirut Pride, sont listées ici. Ajouter les vôtres en complétant le formulaire sur la même page !
Comment pourrais-je faire une différence ?
Plusieurs pistes vous permettent de faire une différence. Parlez de la Fierté de Beyrouth, de la Beirut Pride, partagez son actualité avec vos amis et avec votre famille, partagez-la sur les réseaux sociaux : publiez, taggez, retweetez, republiez, commentez, participez à ses activités, et n'hésitez pas à venir accompagné de vos amis et de vos parents aux préjugés à propos des personnes LGBTIQ+. Vous pouvez également faire partie du groupe organisateur en tant que bénévole. Les postes de bénévolat sont ouverts selon les besoins de chaque activité, mais nous cherchons des rédacteurs, des graphistes, des photographes et des cinéastes. Contactez-nous si vous souhaitez contribuer en ce sens.
Fierté, Beyrouth et le Liban
Quels sont les débuts de la Fierté de Beyrouth, de la Beirut Pride ?
Un groupe de personnes s'est réuni en août 2016 pour organiser et coordonner une série d'événements et d'activités se déroulant sur plusieurs jours, et qui reposent sur les industries créatives pour réfléchir et communiquer sur le fichier LGBTIQ + au Liban. La première édition de la Fierté de Beyrouth, de la Beirut Pride, s'est déroulée du 14 au 21 mai 2017. Elle a attiré quatre mille personnes qui ont assisté à des ateliers, séminaires, conférences, rassemblements, fêtes, concerts et projections. La deuxième édition, prévue du 12 au 20 mai 2018, comportait un brunch en l'honneur des parents d'enfants LGBTIQ+, l'annonce du Corporate Pledge, du Grand Drag Queen Ball de Beyrouth, ainsi que le lancement d'un podcast, le lancement d’un magazine, un défilé de mode, des ateliers, des soirées, des discussions et des performances. La police a effectué une descente dans la nuit du 14 mai 2018 à la suite de la diffusion d'un programme homophobe, sensationnel et fabuleux, faussement attribué à la Fierté de Beyrouth, à la Beirut Pride. La police a arrêté l'organisateur de la Fierté de Beyrouth, de la Beirut Pride, et, malgré l'interrogatoire prouvant la fausseté des accusations, le procureur général de Beyrouth a ordonné la suspension des activités programmées avant d'engager des poursuites pénales pour «incitation à la débauche». La troisième édition de la Fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, est prévue du 28 septembre au 6 octobre 2019.
Pourquoi le Liban a-t-il besoin d'une fierté, d’une Pride ?
La fierté réfléchit à la stigmatisation et à la discrimination sociales, et cherche l'affirmation de soi et l'autonomisation. La fierté est un événement positif et joyeux qui rassemble les gens, en plein air, dans la musique, la danse et les rires, pour exprimer leurs préoccupations et afficher leurs revendications. Un grand nombre de personnes au Liban font l'objet de discrimination en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre, et les festivités de la Fierté contribuent à l'amélioration de la vie des personnes.
La Fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, est-elle un concept occidental introduit au Liban ?
Non, la Fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, n'est pas un concept occidental introduit au Liban. La fierté, la Pride, est une série d’événements militants, artistiques, culturels, sportifs, sociaux, religieux, politiques et commerciaux qui célèbrent la diversité et l’être humain. Cette approche, qui implique la collaboration d’un grand nombre de secteurs, n’est pas nouvelle et n’est pas une idée étrangère. Le programme de la Fierté de Beyrouth, de la Beirut Pride, est spécifique aux réalités et aux besoins libanais, et répertorie des événements significatifs portés par des créateurs libanais qui réfléchissent à notre quotidien et à nos aspirations dans le contexte libanais, tout en gardant l’œil tourné sur le reste du monde.
Quelles sont les réalités difficiles soulignées par la Fierté de Beyrouth, la Beirut Pride ?
La situation des personnes LGBTIQ+ au Liban est instable, et des individus pourraient être arbitrairement détenus pour simple suspicion de comportement homosexuel. La mode, telle que le “paraître féminin” ou le “manque de virilité”, a été une raison pour l’arrestation de personnes dans certaines parties du pays. La marginalisation étant généralisée, il est essentiel que les droits fondamentaux et la sécurité fondamentale soient garantis pour éviter les situations pénibles. La société libanaise affiche un certain comportement que l’on retrouve souvent dans les sociétés d’après-guerre : l’autre (la personne LGBTIQ+, le réfugié ou la personne dont l’origine sociale ou religieuse est différente de la notre) est souvent mal vu, souvent considéré comme l’étranger qui mettrait en péril l’essence même de la société. Certaines personnes rejettent les initiatives similaires à la Fierté de Beyrouth, à la Beirut Pride, croyant qu’elles « encourageraient les gens à devenir gay », une absurdité absolue qui fait remonter les préjugés à la surface. Les tabous sociaux et les interprétations erronées de la littérature religieuse conditionnent négativement les gens; un conditionnement rendu accru par des représentations médiatiques qui souvent véhiculent une image moqueuse et stéréotypée des personnes LGBTIQ+ dans les comédies télévisées et les talk-shows, afin de renflouer leur classement, même au détriment de la dignité des personnes. Bien qu'aucun texte de loi ne mentionne l'homosexualité ou les relations consensuelles entre adultes dans un lieu non ouvert au public, l'article 534 du Code pénal qui mentionne les « relations contre nature » est interprété par des magistrats pour criminaliser le rapport homosexuel. C'est pendant la détention que certaines pratiques sont sordides et que les officiers de la police abusent les personnes LGBTIQ+. Dans l'ensemble, les personnes LGBTIQ+ sont souvent victimes d'intimidation, de harcèlement, d'humiliation et d’agressions. Les rangs sociaux les plus élevés garantissent souvent une protection, des opportunités et un système de soutien, tandis que les personnes disposant de moins de ressources sont souvent confinées dans des environnements « fermés », ce qui rend la vie difficile et qui conduit, dans la plupart des cas, à mener une double vie, à développer des problèmes mentaux et des problèmes de santé. Lorsque la Fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, diffuse un mot positif, un mot affirmatif, elle cultive un espoir qui bénéficie à tout le monde.
L’atmosphère nationale y est pour parler de ce sujet ?
Selon une étude récente, un grand pourcentage de la société libanaise s'oppose à la violence et à la discrimination légale à l'encontre des personnes LGBTIQ+. La majorité des gens reste silencieuse et s'abstient de prendre une position publique, évitant de se faire associé à l'homosexualité à cause de conditionnements négatifs. Cela laisse l’espace libre à celles e à ceux qui promeuvent la haine et la discrimination, ce qui donne l’impression que leur voix est nationale et prédominante. Par conséquent, prendre la parole et exprimer une attitude de non-discrimination est crucial. Vient ensuite l'importance de lire et de s'instruire sur les réalités LGBTIQ+, de sorte qu'il serait possible d'engager une conversation saine et articulée. Tout le monde est capable d’action. Chaque voix compte. Les habitants du Liban, de la ville à la montagne, ont accès à la télévision, au câble et à Internet. Ils sont conscients de ce qui se passe dans le monde et de leur interaction avec les personnes LGBTIQ+ qui les entourent. Utiliser la négation « la société libanaise n’est pas prête » est une excuse pour ne pas assumer sa responsabilité dans la décriminalisation des rapports sexuels consensuels entre adultes du même sexe pratiqués dans un lieu inaccessible au public. S'attaquer aux problèmes en suspens brise le mur de la désinformation, des stéréotypes et des étiquettes, et prouve que l'amélioration de la réalité d’un groupe de citoyens élève la société dans son ensemble.Comment les choses ont évolué en ce sens?
La Fierté de Beyrouth, la Beirut Pride, œuvre pour la décriminalisation totale de l'homosexualité, ce qui implique de dissocier les rapports sexuels entre adultes consentants dans un espace non ouvert au public des textes punitifs et de leurs interprétations. La décriminalisation va au-delà de la loi et touche à l’éducation et à l’éveil des policiers.
À ce jour, huit décisions judiciaires ont été rendues en faveur de la dépénalisation ; des magistrats ayant acquitté des personnes traduites devant eux en vertu de l’article 534 et de ses multiples interprétations. La première décision a été rendue le 2 décembre 2009 par le juge Mounir Sleiman à Batroun. Elle concernait deux jeunes hommes arrêtés dans une voiture alors qu'ils ne se livraient pas à un acte sexuel. Le second jugement a été rendu le 28 janvier 2014 par le magistrat Naji al-Dahdah dans le Metn. Il n'a pas criminalisé une femme transgenre qui avait admis avoir eu des relations sexuelles avec des hommes, et qui avait été poursuivie en vertu de l'article 534. Le 5 mai 2016, le juge Hisham Qantar a rendu une décision qui a mis fin à l'enquête d'un citoyen syrien arrêté pour avoir porté des vêtement de femme, compte tenu de ses tendances féminines depuis l'enfance. Le 26 janvier 2017, le juge Rabih Maalouf a déclaré que l'homosexualité n'était pas un crime, mais les procureurs ont fait appel de sa décision. Le 12 juillet 2018, la Cour d'appel pénale du Mont-Liban a confirmé son verdict selon lequel les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe n'étaient pas illégales. C'était la première fois qu'un tribunal supérieur se prononçait contre la criminalisation de l'homosexualité. Le 14 novembre 2018, la cour d'appel de Beyrouth a refusé de poursuivre trois hommes pour homosexualité. Le 23 novembre 2018, un tribunal de Beyrouth a rendu une décision relative à un vol à main armée de deux hommes homosexuels sans les poursuivre sur la base de l'article 534. Le 31 mars 2019, le procureur militaire, le juge Peter Germanos, a refusé d'engager des poursuites pénales à l'encontre de quatre soldats traduits en justice sur motif de comportement homosexuel.
Alors que plus tôt les gens étaient interrogés pour homosexualité sur le simple motif de leur look vestimentaire, de leur gestuelle dite féminine, ou sur base d'une information reçue par les policiers, ces pratiques sont devenues moins endémiques. Les procureurs commencent à refuser d'engager des poursuites pénales pour homosexualité, et les juges des tribunaux inférieurs et supérieurs ont acquitté des individus. De nombreuses autres décisions ont été prises dans ce sens, mais les parties concernées n’ont pas souhaité médiatiser leur procès. Cependant, les abus de pouvoir persistent, le droit d'association est constamment mis au défi, les événements LGBTIQ+ sont perturbés, et les discours de haine se poursuivent. - Mais l’avenir est prometteur : l’espoir et l’amour l’emporteront bientôt.