La nuit des idées 2018

Jeudi 25 janvier 2018, Institut français du Liban

Formule emblématique des manifestations de 1968, « L’imagination au pouvoir » est le thème commun de manifestation planétaire. Cinquante ans après ce grand moment mondial d’émancipation politique et sociétale, marqué par des déclinaisons différentes dans le monde, et notamment en Europe et dans le monde arabe, cette « Nuit des idées » est l’occasion de réfléchir ensemble sur le destin et l’héritage de ces aspirations qui ont traversé toute une époque et marqué des générations entières, et sur le pouvoir de l’imagination et de l’utopie et de la pertinence, aujourd’hui, de ce rêve de « changer le monde ».

Témoignant de l’attractivité de ce rendez-vous dont la notoriété s’est rapidement établie à travers le monde, l’Institut français du Liban, en partenariat avec la Banque Bemo et l’Institut français à Paris, organise, le 25 janvier 2018, la troisième édition de la Nuit des idées à l’espace des lettres, sur le campus de Beyrouth. De 18h à minuit, des centaines de visiteurs acèdent librement et gracieusement au programme de la soirée. Pour la soirée "L’Imagination au pouvoir", la Nuit des idées aura réunit quelques 170 événements dans une centaine de villes et 65 pays dans de nombreux lieux de culture et de savoir : universités et grandes écoles, musées et centres d'art, établissements culturels, médias, bibliothèques, associations et hôpitaux qui ont ouvert leurs portes au public convié à rencontrer plus d'un millier d'intervenants de tous horizons. Des îles Fidji à Vancouver, d’Helsinki à Johannesburg, de Tokyo à Los Angeles, en passant par Stockholm ou Beyrouth, plus de 200 000 personnes se sont retrouvées pour fêter la pensée.

Trois table-rondes et un café littéraire sont organisés autour des thèmes suivants : « Nouvelles mobilisations citoyennes et soulèvements », « Émancipation et genre : statut de la femme et combats au féminin ; affirmation des droits des personnes LGBTIQ+ » et « Le pouvoir de la fiction », en présence de penseurs et d’activistes français et libanais. Une interprétation en français et en arabe est assurée tout au long de la soirée. Au programme également : une cérémonie d’ouverture ; une retransmission en direct de la Nuit des idées à Paris ; une performance de graffitis et de slogans sur mur par EpSdes ; une exposition des planches de l’illustratrice Lisa Mandel ; une installation audiovisuelle par la réalisateur Mohammad Sabbah ; une performance de danse par Alexandre Paulikevitch et un concert de Khansa en clôture.


Table-ronde « Nouvelles mobilisations citoyennes et soulèvements »
Fin de l’Histoire, fin des grands récits, fin des idéologies, ceux qui voulaient « changer le monde » en 1968 ont dégrisé. Le duel entre le communisme autoritaire et le capitalisme libéral s’est soldé depuis longtemps par la victoire du second sur le premier. Les institutions qui ont la charge de porter un programme collectif pour l’avenir - les partis politiques - traversent une crise profonde dans la plupart de nos démocraties - on ne croit plus à « l’utopie », mais à la « réforme » ; on est séduit par la tentation populiste. Pourtant, depuis 2011, une « chaîne insurrectionnelle » a réveillé aussi bien les régimes autoritaires, que le monde capitaliste de la « fin de l’Histoire » : des printemps arabes à en « Occupy Wall Street » aux Etats-Unis en passant par « Nuit debout » en France, « Les Indignés » en Espagne et « Beyrouth Medinati » au Liban. De quoi ces nouvelles mobilisations citoyennes sont-elles le nom ? Sont-elles durables ? Sont-elles représentatives ? Comment se structurent-elles ? Dessinent-elles encore des possibles, qui pourront être repris dans des programmes politiques et contribuer à « changer le monde » ?

• Sandra Laugier (Philosophe, directrice du centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (PhiCo) au sein de l'Institut des sciences juridique et philosophique (Sorbonne 1))
• Joseph Bahout (Spécialiste Syrie & Liban pour Carnegie Endowment)
• Nicolas Dot-Pouillard (Docteur en Études politiques de l'EHESS, chercheur associé à l'IFPO, Core-Researcher au sein du programme Wafaw)
• Sana Yazigi (Directrice de Creative Memory for Syrian Revolution)
Modération : Karim Bitar (Directeur de recherche à l'IRIS, professeur associé à la Faculté de Droit et de Sciences politiques de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth, directeur de la rédaction de L’ENA hors les murs)

Table-ronde « Émancipation : statut de la femme et combats au féminin »
1968 est également dans l’imaginaire collectif un grand moment d’ « émancipation », d’affirmation de la liberté individuelle face aux pressions de la famille, de la communauté, de la société. Comment ce combat pour l’émancipation se décline-t-il aujourd’hui ? Pour cette « Nuit des idées », nous avons choisi d’évoquer deux champs de bataille : l’égalité entre les hommes et les femmes et l’émancipation par rapport aux stéréotypes de genre, y compris l’affirmation des droits des personnes LGBTI.

• Claudine Aoun (Présidente de National commission for Lebanese Women)
• Nada Anid (Co-fondatrice de Women in Front)
• Hyam Yared (Écrivaine)
• Ghada Jabbour (Co-fondatrice pour l’ONG Kafa)
Modération : Rana Khoury (Professeure de communication à l’AUB)


Café littéraire « Le pouvoir de la fiction »
Au commencement de toute révolution, il y a la production d’une fiction, cette « contre réalité » qui démystifie les fictions dominantes, celles que les conservatismes s’obstinent à nommer « réalisme ». « Fictionner », c’est vendre la mèche, reprendre la main, en ouvrant la possibilité de raconter et d’inventer un autre monde. Il serait une fois…
Avec Charif Majdalani (écrivain) et Olivier Sebban (écrivain).


Table-ronde « Émancipation et genre : affirmation des droits des personnes LGBTIQ+ »
La question du genre est aujourd’hui centrale dans les débats de société et dans les émancipations. Les discours et les comportements sont les éléments qui produisent la différence des sexes et la construction sociale de la différence sexuelle. La domination du « masculin » sur le « féminin » est-elle une fatalité ? Une permanence ? A-t-elle évolué dans l’histoire et dans l’espace social ? Analyser la question du genre c’est déconstruire, débusquer les présupposés ou impensés de la construction ou l’inscription des identités. C’est aussi accepter et promouvoir les modes de transgression, de déstabilisation ou d’abolition d’une des formes de domination les plus marquées dans nos sociétés, nos cultures, nos institutions, nos discours et nos littératures. La question des rapports sociaux entre genres affecte toutes les pratiques sociales et traverse tous les champs de pensée. La nuit des idées entend contribuer au traitement de cette question.

• Sandra Laugier (Philosophe, directrice du centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (PhiCo) au sein de l'Institut des sciences juridique et philosophique (Sorbonne 1)
• Dayna Ash (Directrice artistique de l’ONG Haven for Artist)
• Georges Azzi (Fondateur de l’ONG Arab Foundation for Freedoms & Equality)
• Charbel Maydaa (Fondateur et directeur de l’ONG Mosaïc Mena)
Modération : Hadi Damien (Initiateur de Beirut Pride)

Compilation d’animation et de vidéos promotionnelles.

 

Transcription

Ceci est une transcription de l’oral de la rencontre, sans altération ou modification. Seul le prononcé fait foi. Captation de l’enregistrement de l’IFL sur Facebook et de celui de Radio Liban. HD renvoie à Hadi Damien ; AP à Alexandre Paulikevitch ; SL à Sandra Laugier ; DA à Dayna Ash; GA à Georges Azzi et CM à Charbel Maydaa.

HD : Messieurs dames bonsoir, je m’appelle Hadi Damien et je suis l’initiateur de la Beirut Pride. Ce soir j’interviens en tant que modérateur de ce panel sur l’émancipation et le genre avec un focus sur l’affirmation des droits LGBTIQ+…. Continuez la lecture –>


Rédaction du panel


 

Matériel promotionnel

Une compilation de visuels trilingues, en français, arabe et anglais, pour la promotion de la Nuit des idées et de la table ronde. Cliquez sur les images pour les agrandir.