Introduction Beirut Pride

Alors que les combats de rue armés au programme de la Guerre civile du Liban ont pris fin en 1990, la guerre sociale, quant à elle, fait toujours des ravages et l’appel à la haine et au rejet de l’autre ne tarit pas. Il diabolise des gens, désinforme les masses et conditionne négativement la société, menant à des vagues récurrentes d’agression contre un grand nombre de membres de la société libanaise, les violentant, compromettant leur sécurité et marginalisant leurs droits humains, leurs droits à la santé, leur droits à la protection, leurs droits civiques et leurs droits légaux.

Convaincue que la durabilité et la bonne santé de notre pays découlent de la consécration d’une société inclusive qui nous préserve dans notre essence, dans notre humanité, afin que nous éprouvions tous ce sentiment d’appartenance à une forte entité où la peur et la cachette sociale toxique n’y sont pas,

Résonnant sur le passé récent de notre pays qui a contribué à la fondation des Nations-Unies et qui est engagé pour le respect des chartes, notamment de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, et basée sur le Préambule de la Constitution qui stipule que l’État libanais respecte les libertés et s'efforce de renforcer la justice sociale et l’égalité des droits et des obligations parmi tous les citoyens sans discrimination,

Et alignée sur le discours de la nouvelle Administration qui cherche à améliorer le bien-être des citoyens libanais à travers des initiatives et des réformes qui rejettent la haine et la violence et qui s’affirme pour une société sécurisante pour tous les citoyens,

La Beirut Pride se positionne comme une plateforme positive collaborative contre la haine et la discrimination. Elle dénonce la violence et le discours de haine, notamment ceux basés sur la diversité du sexe et du genre, à travers des initiatives de stimulation sociale qui prônent la non-agression et une approche impartiale aux idées reçues. La plateforme cherche à promouvoir la dignité humaine et l'affirmation de la personne à travers la contribution de plusieurs membres des industries créatives libanaises et des ONG locales des droits de l’homme. “Ce n'est pas parce que vous croyez que l’autre pourrait être différent de vous qu’il est acceptable de l’intimider, de le tyranniser, de le harceler, de l’humilier, de l’agresser.” En ce sens, la Beirut Pride est articulée autour du 17 mai, Journée internationale contre l’homophonie et la transphobie, et programme une multitude d’échanges, de discussions, de rencontres, de projections, de performances, d'ateliers, de soirées et de collaborations, le tout ouvert au public.

La Pride, par opposition à la honte et à la stigmatisation sociale, est une célébration de l’humanité dans sa diversité. La Beirut Pride n’est pas une plateforme occidentale, importée, tant que son programme et ses initiatives sont locaux, et émanent des spécificités et des complexités du tissu social libanais. La Beirut Pride n’encourage pas et n’appuie pas les affrontements avec quiconque. Elle est entièrement menée par des bénévoles libanais qui ne présentent pas d’affiliations politiques (partis, ambassades, etc). La Beirut Pride s’inscrit dans la continuité du travail entamé depuis plusieurs décennies par des personnes tant courageuses qu’extraordinaires. Des gens qui ont abordé des problèmes de société, qui ont confronté les autres pour la reconnaissance, qui ont exposé leurs travaux, qui ont été sur scène, qui ont chanté, qui ont dansé, qui ont pris la parole de la façon la plus désinvolte pour parler d’eux, de leurs identités, des célébrités qui ont publiquement soutenu la diversité du sexe et du genre, qui ont manifesté courage et fierté, et qui ont été authentiques – à n’importe quel prix.

Première Pride dans le monde arabe, la Beirut Pride est une plateforme constructive, décontractée, qui invite les gens à s’exprimer, dans le but de contribuer à notre émancipation du joug destructeur du cercle de la haine qui empoisonne notre pays et force tant de concitoyens vers d’autres contrées où leur sont assurés les droits les plus basiques.